Du temps où j'écrivais ...
Aphasie poétique
Jongleur de lettres
Musicien des mots
Accordeur de rimes et de sons
Labourant l’écriture
Dans l’âpreté d’une inspiration vagabonde
et la maïeutique lente et douloureuse du verbe.
Le poète perçoit les germinations du silence
Et respire la beauté du monde,
Mais, l’indicible l'écroue
Dans ses rets aphasiques.
La page rebelle résiste,
Les mots s’évanouissent
Sitôt qu’ils affleurent.
La plume s‘ égare
Aux méandres des pensées.
Le poète lutte aux rives inaccessibles
De la transcendance
Et de la beauté.
Eternel combat aux victoires contingentes.
L’encre se fait sang versé
Le cœur ardent se calcine.
Quand, soudain,
Le cri étouffé devient mélodie.
L’aube des mots surgit enfin
Lente et flamboyante,
Inespérée,
Fugace,
Éblouissante…
La page s’écrit enfin !
© NA (28/09/2006 )